Qui remplace Carlos Ghosn ?

Mise à jour le 24 janvier 2019, 14 h 15. Le conseil d’administration vient de nommer, comme prévu, Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré en remplacement de Carlos Ghosn.

Mise à jour ce jeudi 24 janvier 2019, 8h50. En direct du Forum économique mondial de Davos, Bruno Le Maire vient d’annoncer qu’il a reçu la démission de Carlos Ghosn.

Après deux mois d’absence forcée, Carlos Ghosn vient de démissionner. Pour le remplacer, un conseil d’administration se tiendra jeudi 24 janvier et devrait nommer le président non exécutif Jean-Dominique Senard (Michelin) et le directeur général Thierry Bolloré (aujourd’hui directeur général adjoint). Quel est l’avenir pour Carlos Ghosn et Renault ?

Troisième refus de libération sous caution. Et deux mois de prison qui devraient donc jouer du temps supplémentaire. Pour Renault, le la patience s’arrête évidemment là. Le jeudi 24 janvier, le conseil d’administration du constructeur automobile français devrait nommer un duo pour remplacer son leader emprisonné au Japon, selon des informations du journal Les Echos. À la présidence, Jean-Dominique Senard, actuel patron de Michelin, et à la direction générale, Thierry Bolloré, actuel directeur général adjoint et membre du comité exécutif de l’entreprise. Un choix qui serait soutenu par l’État, administrateur de 15 % de l’entreprise.

Dès le 22 novembre, Nissan avait renvoyé Carlos Ghosn de la présidence et nommé le PDG Hiroto Saikawa. Pour sa part, la marque avec le diamant avait préféré nommer une direction intérimaire et à deux dirigeants avec Philippe Lagayette comme président du conseil d’administration et Thierry Bolloré, promu directeur général adjoint. Un moyen de retarder, en attendant la libération. Mais de toute évidence, l’attente a duré assez longtemps.

De son côté, toujours selon nos collègues des Echos, Carlos Ghosn a déclaré qu’il ne voulait pas « être un obstacle ni pour Renault ni pour l’Alliance » dans la mise en œuvre de la « gouvernance durable ».

Jean-Dominique Senard, un anti-Ghosn

Le patron de Michelin, âgé de 66 ans, deviendrait donc le 11e président (non exécutif) de Renault. Il devrait quitter ses fonctions en mai prochain. Sa mission : se remettre avec Nissan. La tâche est ardue car les liens se sont distendus, notamment à cause de l’affaire Ghosn.

Diplômé d’HEC, après avoir travaillé à Saint-Gobain et Pechiney, il a rejoint Michelin en 2005, dont il a pris la présidence en 2012. Décrit dans un portrait de Libération comme « catholique dévot » et « empathique », il serait en antipodes à son futur prédécesseur connu pour son goût du luxe.

Thierry Bolloré, l’ex-bras droit

C’est l’ancien bras droit de Carlos Ghosn. Son rôle sera de gérer les opérations du groupe en tandem avec son homologue chez Nissan.

Formé à Dauphine, ce Breton de 55 ans a débuté sa carrière chez Michelin, connaît le Japon pour y avoir travaillé, et a poursuivi sa carrière chez Faurecia avant de rejoindre Renault en 2012.

Le jackpot ?

Carlos Ghosn, qui vient de se voir refuser une troisième demande de libération et alors qu’il est accusé d’actes répréhensibles financiers, pourrait-il toucher le gros lot en quittant l’entreprise ? Selon Les Echos, il ne recevra pas d’indemnité de départ. Son salaire s’élève à un million d’euros, mais la partie variable est intimement liée à la performance… Pour toucher ses actions à son départ, il a dû être présent en 2022, ce qui semble plus que compromis. Mais il pourrait tout de même prétendre à une belle retraite.

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